L'épreuve !!!

Publié le par losninosdelaaventura

Voilà une journée qui va rester dans les annales de notre voyage! La nuit a été moyenne pour nous trois, la hutte c'était marrant avant de dormir, au réveil à 06h c'est moins fun... Le soleil commence à se lever. Nous partons sans tarder pour affronter notre dernière journée de trek du séjour.

Nous prenons quelques gâteaux en chemin en guise de petit-dej. Le sentier descend vers le fleuve en bas du canyon et nous traversons des vergers plantés d'avocatiers, de citronniers (je vais même y ceuillir un citron bien mûr) et d'autres arbres fruitiers.

Nous atteignons un petit pont qui enjambe le fleuve, un chemin monte de l'autre côté en zigzag dans le canyon. Un autre chemin longe le fleuve. Comme nous n'avons pas pris de guide pour cette rando du séjour (et c'est la première fois du voyage), nous hésitons longuement avant de prendre le chemin qui longe le rio. La seule carte que nous avons est un petit plan touristique qui nous a été distribué à la gare d'Arequipa.

Nous montons ce petit chemin un peu partagé sur la destination et au bout de 10 minutes de montée nous rebroussons chemin. Toujours interrogatif, nous pensons que le bon chemin est celui qui monte après le pont, et effectivement il monte très fort. Notre but est d'atteindre un point d'observation des condors, d'où l'on pourra reprendre un bus pour Arequipa. Au bout de 20 minutes de montée, nous avons une vision plus large sur la vallée et le doute revient... Avons-nous pris le bon chemin ? Dans la doute on préfère continuer sur notre chemin qui au pire nous ramènera au village de Cabanaconde, lieu de départ de notre trek la veille.

Chacun marche à son rythme, et c'est d'autant plus facile que nous n'avons pas de guide pour nous ralentir toutes les 10 minutes. Nico est en grande forme ce matin et malgré la montée abrupte du sentier il part loin devant. J'essaye de le suivre tant bien que mal, mais j'ai fait l'erreur du séjour : j'ai oublié de remplir ma bouteille d'eau lors de la traversée de la rivière. Je me contenterais du jus de citron que j'ai ceuilli dans la vallée comme seule apport d'eau, maigre quand on connait la durée de la montée. Mat suit derrière moi et s'arrête plusieurs fois pour prendre des photos.

Sur la fin de la montée nous pourrons admirer le vol gracieux de trois condors majestueux. Au final nous avons monté 1100 mètres en 8 km, Nico en 2h10, moi en 2h30 et Mat en 2h40. Je peux vous dire que même après tout notre entrainement, ça fait sacrément mal aux jambes. Je rejoins Nico et sa bouteille d'eau, mon sauveur ! Un autrichien se joint à nous et nous lui "empruntons" quelques lampées d'eau réparatrice. Ah ! Au fait, c'était le bon chemin !

Avec notre petit détour et la descente à la rivière, cela fait quasiment 3h qu'on marche. Personellement m'arrêter là me dérangerais pas et Mat non plus tant nos jambes nous font mal, Nico lui ça va. Sauf qu'on est plutôt déterminés et quand on a une idée en tête on va jusqu'au bout et notre but aujourd'hui c'est le mirador aux condors.

Nous reprenons donc notre trek (toujours sans eau, mais cette fois je ne suis pas le seul à ne plus en avoir, on est 3...) et là c'est vraiment dur : un chemin de style "inca" monte entre des champs cultivés jusqu'à la route qui mène au mirador. Mon alitmètre indique 3500 mètres, le mirador doit être à 3600 mètres, il reste que 100m de dénivellé, les autres sont sûrement en train de m'attendre (je suis bon dernier tant mes jambes n'ont plus de jus) avec un coca bien frais au mirador au prochain tournant... Encore un petit effort... Au tournant, personne, pas de mirador, pas de coca seulement Mat qui continue de marcher à 400 mètres devant et Nico à 600m... Ahhhhhh !!! Mais c'est horrible, surtout que je ne vois pas de mirador sur les 2 prochains km que je vois de route. Elle monte, descend et tourne mais toujours pas de mirador. Deux voitures passent, dont l'une me klaxonne et le chauffeur me fait un signe pour monter, je décline... - Effort psychologique phase 1 -

On continue de marcher sur cette satanée route, le goudron fait mal au dos, mes jambes sont en mode off, et j'ai beau essayer à plusieurs reprises de trouver de l'eau dans ma bouteille vide mais seulement quelques gouttes éparses tombent. Une autre voiture passe, même scénario, même refus de ma part - Effort psychologique phase 2 -

5 minutes après je m'en veux de ne pas l'avoir prise, j'en ai marre, j'ai mal aux jambes, ça fait déjà 5 kilomètres qu'on marche au bord de cette route, toujours pas de mirador, le soleil qui tape de plus en plus fort reflète sur la route, c'est affreux! Mat qui a ralentit depuis quelques mètres s'arrête. On fait une bonne pause ensemble, on en a autant ras le bol et on décide d'attendre une voiture qui n'arrivera jamais. À deux on est toujours plus fort que tout seul et on se motive mutuellement pour reprendre la route. On croise 10 minutes après deux français qui nous dise que le mirador est à 10 minutes... Allez on se motive on y est presque - Effort psychologique phase 3 -

Enfin ce satané mirador nous tend les bras, Nico nous attend avec de l'eau et des snacks. On prend même deux sandwichs à l'avocat et au fromage pour notre déjeuner. En fait des boutiques et autres stands vendant toutes sortes de victuailles ont investit le lieu, tellement touristique. Je m'achète un coca frais (meilleur coca de ma vie), quel réconfort ! Mais pas le temps de souffler un bus arrive, il va sûrement à Arequipa.

Nico nous indique que c'est bon, je m'imagine déjà en train de tranquillement digérer dans le fauteuil moelleux du bus et de faire une bonne sieste le temps de rejoindre Arequipa (je vous rapelle que comme à l'aller, il y a 5 heures de trajet). Nous rentrons dans le bus, plus de places ! Il va falloir rester debout tant que des personnes ne sortent pas - Effort psychlogique phase 5 - ahhhhhhhhh ! Je meurs, j'ai trop mal aux jambes !

De plus en plus de personnes montent mais personne ne descend. Nous sommes en enfer. La route n'en n'est pas une, ça vribe, ça bouge dans tous les sens et nous sommes de plus en plus serrés comme du bétail dans la rangée centrale, le chauffeur nous demande encore de nous serrer, à croire qu'il veut battre le record de capacité de son bus. Il s'en faut de peu pour que mes nerfs ne lâchent et qu'il prenne un aller-retour sur les joues, retiens toi Christian, retiens toi... - Effort psychologique phase 6, état critique -

Au bout de 2h30, libération ! La plupart des personnes descendent et nous pouvons acheter de l'eau et des places à la gare. Encore 2h30/3h de bus certes mais cette fois-ci nous sommes assis, dodo bonsoir ! - État psychologique phase 1, état normal - Enfin !!!

Nous arrivons à Arequipa à 17h30, où nous tuerons les 5 heures qui restent avant notre bus pour Tacna en jouant au tarot.

Les photos de cette épuisante journée:  http://losninosdelaaventura.over-blog.com/album-2089146.html 

Biz

Cry
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J
Magnifique effort si bien décrit - Bravo on vit vos aventures dans notre confortable environnement - le refus des voitures est héroique<br /> Continuez à nous faire rêver
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